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PAR | SANDRA SERPERO

Daphné Desjeux

Au cœur de l’univers de Mondaine

Mondaine de Pariso est l’une des nouvelles grandes marques de Paris Society avec des ouvertures prévues à Sidney et Istanbul sous la direction « artistique » de l’architecte Daphné Desjeux. Édition Limitée a rencontré celle qui a donné vie à l’appartement de cette « mondaine. »

Cela faisait plusieurs années qu’elle souhaitait travailler avec Paris Society, mais Antoine Ménard, le directeurs des opérations attendait le bon moment pour l’appeler. « Lorsqu’il m’a proposé ce projet, je lui ai immédiatement dit oui » avoue-t-elle dans un souffle. « Je savais exactement ce qu’ils voulaient et comment j’allais le faire. » Pourtant, l’idée de départ était assez audacieuse, mais aussi très précise comme l’explique Daphné qui a travaillé sur un mood-board créatif mettant en scène cette « femme du monde parisienne » :

« On est dans les années 1970. Elle a un appartement Rive Gauche et elle organise une réception et il y a du beau monde avec Gainsbourg, Saint-Laurent et les gens qui comptent à Paris, les intellos, mais qui sont là surtout pour s’encanailler. Voici l’histoire que l’on m’a demandée de raconter à travers le décor. Et c’est pour cela que le kitsch était bienvenu, que les couleurs pourpres, glossy étaient attendues. C’était une femme assez gâtée, qui avait beaucoup voyagé donc il y fallait qu’il y ait des objets et des souvenirs de voyage un peu partout. On a voulu rendre le lieu « domestique ». »

Entre l’icône de la musique et celle de la mode, Daphné n’a pas choisi mais a sélectionné des éléments de décoration rappelant les deux, avec par exemple, pour la grande salle, une réplique de la moquette de l’appartement de Saint-Laurent. L’architecte, qui avoue rêver de décorer l’intérieur d’un train a recréé un espace rappelant un wagon-restaurant à l’étage avec des banquettes imaginées et créées pour Mondaine et qu’elle a richement habillées, avec des tissus ou encore ces abats-jours exceptionnels pour les lampes dominant chaque table. Elle a même trouvé un nom pour le motif choisi, le « tissu grand-père », car il rappelle les lampes que l’on trouve dans les vieilles maisons françaises de famille. On se sentirait presque à la campagne, mais chic.

Pour le reste de la décoration, la démesure domine avec des livres, des bibelots, ou des cadres par dizaines sur les murs, mettant eux aussi en scène des icônes du show-biz ou de la mode, celles déjà citées et des plus récentes, comme Kate Moss ou Courtney Love. « Je préfère charger, avec des éclairages trop chauds, avec trop d’objets pour que les gens se sentent bien à tout prix. Cela m’importe vraiment », continue Daphné. Pari réussi avec ce cocon de tissus et de coussins en tous genre. Le résultat est époustouflant avec des fauteuils léopard venant relever un ensemble dans lequel le rouge et l’or dominent et avec comme point d’orgue, pour surplomber et éclairer la salle, un lustre incroyable composé de lampes rondes et de boules à facettes. S’il manquait à Paris un lieu rendant hommage aux seventies, ce n’est plus le cas.

8, Quai du Louvre – 75001 Paris
www.chevalblanc.com