PAR | MYRIAM BERDAH MARCIANO
C’est un marché en pleine explosion. Sur le net, les NFT, ces œuvres d’art numériques, voient leur valeur sans cesse multipliée. Vendues pour des millions de dollars, elles font bien plus que rivaliser avec le marché de l’art traditionnel, elles sont en passe de devenir incontournables ! Edition Limitée, qui s’intéresse à l’Art sous toutes ses formes, vous fera découvrir en exclusivité à chaque numéro une œuvre ou un artiste NFT !
Mais c’est quoi au juste un NFT ?
Littéralement, NFT signifie Non Fungible Token, soit jeton non fongible. Le terme pique déjà la curiosité. Il s’agit en réalité de jetons numériques uniques en leur genre, et impossibles à dupliquer dans leur entièreté. Ils fonctionnent sur le même principe que la crypto monnaie et sont donc basés sur une blockchain.
Mais qu’est-ce qu’une blockchain ?
Il s’agit d’une technologie à la fois de stockage et de transmission de données qui se veut transparente, mais aussi sécurisée, et fonctionnant sans la nécessité d’un organe de contrôle général. Ces NFT sont donc des œuvres d’art numériques stockées sur ces chaines qui peuvent être achetées, pour des sommes loin d’être modiques. Pour résumer, un NFT c’est un objet numérique, qui peut être une œuvre d’art mais aussi une vidéo, ou un GIF, et qui se vend sur internet via des transactions de crypto monnaies (bitcoins) résultant en un commerce très lucratif.
Tout commence en 2015. Le projet Etheria proposait d’acheter des parcelles d’un monde virtuel. Le succès est tel que les NFT se multiplient, jusqu’à la récente transaction de Mike Winkelmann qui a vendu une de ses œuvres virtuelles près de 70 millions de dollars en crypto monnaie. De plus en plus de marques et d’artistes de renom se lancent aujourd’hui dans l’aventure NFT, signe que nous ne sommes encore qu’aux prémices de cette nouvelle révolution !
Mais qui voudrait payer pour acheter une œuvre pour ainsi dire non existante et à la disposition de tous ?
Pour comprendre il faut repartir du début. Autrefois, il était possible de dupliquer tout fichier numérique, il suffisait de réaliser un copier-coller. Chaque vidéo, morceau de musique, image, n’avait donc pour ainsi dire aucune valeur car aucune copie originale n’existait. Pour les artistes, cela posait un réel problème quant à la valeur de leurs créations, mais aussi l’absence de bénéfice qu’elles généraient. La technologie du blockchain a alors tout révolutionné, permettant d’estampiller des fichiers numériques d’un marqueur d’authenticité impossible à falsifier, et qui donc correspond dans le monde tangible à un titre de propriété. C’est ainsi que fonctionne les NFT. S’il est encore possible de le copier, il est cependant impossible de détenir la copie originale si vous ne l’avez pas achetée, sa présence sur la blockchain la rendant infalsifiable, mais aussi unique. Et de fait, sa valeur augmente significativement.
Pour comparer à un objet tangible, un NFT c’est comme une photographie : il peut être dupliqué à l’infini, mais seule une photo identifiée et marquée par son photographe sera considérée comme authentique.
Ainsi, les titres de propriété virtuels d’œuvres d’art transforment le lien qui existait entre les artistes et les collectionneurs. Les maisons de vente ont bien saisi que ce phénomène allait leur permettre de toucher des nouveaux acheteurs. Le Monde rapporte les propos du directeur général de Sotheby’s pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, Sebastian Fahey : « Les NFT constituent l’innovation la plus influente et excitante qu’ait connu le monde de l’art ces dix dernières années ».