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Bruno

Sanches

Le caméléon du cinéma

PROPOS RECUEILLIS PAR | AURIANE LEFFRAY

Révélé au grand public dans l’émission « Le Petit Journal » lorsqu’il interprétait Liliane dans Catherine et Liliane aux côtés d’Alex Lutz, Bruno Sanches enchaîne les rôles tous autant différents les uns que les autres. Il est à l’affiche du film « Petit Jésus » de Julien Rigoulot dans lequel il joue un prêtre, Père Rémy. Un personnage de nature calme, pleins d’espoir. Pour Edition Limitée, le caméléon du cinéma se confie sur ses divers rôles.

Julien Rigoulot, réalisateur de « Petit Jésus » vous a choisis pour jouer Père Rémy. Il a déclaré que vous incarnez le rôle le plus difficile du film.

Pourquoi avoir accepté ce rôle ?

Jouer un prêtre, c’était une proposition que l’on ne m’avait jamais faite. Il y avait un personnage, loin de ce que je représente, à construire. Le message du film qui parle de foi, de croire à ce que l’on veut, puis le côté de mon personnage porteur, un peu spirituel : tout ça m’a touché.

Qu’avez-vous pensé du scénario, lorsque vous l’avez lu la première fois ?

Il m’a beaucoup plu et beaucoup touché. C’est ce qui m’a donné envie de participer au film. Je n’ai pas passé de casting, Julien (Rigoulot)  a directement voulu que j’interprète son personnage. Ca été un peu une évidence pour lui. Je l’ai rencontré de manière très simple, autour d’une bière. Puis très vite, on a bien accroché. C’était très naturel. 

Vous jouez aux côtés de Gérard Darmon, comment s’est passé le tournage avec lui ? Quelles ont été vos relations ?

C’était super de tourner avec Gérard. C’est un homme qui a beaucoup de choses à donner. Il prend énormément de plaisir à jouer, comme un enfant, malgré la chaleur qu’on a pu avoir pendant le tournage à Perpignan. On a beaucoup ri, on a passé beaucoup de temps ensemble en dehors des tournages. Le soir, à échanger. Il a beaucoup parlé de sa carrière, c’était très enrichissant. C’est devenu un très bon camarade de jeu.

Comment s’est passé le tournage en général avec les autres acteurs ? Racontez-nous.

Avec Caroline Anglade, on se connait depuis très longtemps. Le feeling était déjà présent. J’ai rencontré Antoine Bertrand avec qui en revanche on a créé une vraie relation. Encore aujourd’hui, malgré la distance. J’adore ce mec, j’ai énormément de respect pour l’acteur et l’homme qu’il est.

Ce tournage n’a été que de très bonnes rencontres. C’était un tournage très joyeux. On était tous dans un bungalow, on était très proches les uns des autres. Ça nous a rassemblé. On s’est bien marré.

Le 29 novembre prochain, on vous retrouve dans le film d’horreur de Mathieu Turi « Gueules Noires », comment allons-nous vous retrouver ? Quel rôle aurez-vous ?

On va me retrouver avec une moustache déjà ! (rires). Je joue un personnage qui fait parti d’un groupe de dealeurs. Des aventures spectaculaires les attend.

Quelle appréciation avez-vous du film ? 

C’est un genre auquel je n’avais jamais touché, hyper excitant mais très dur physiquement à faire. C’est un registre que je n’ai complétement pas l’habitude de faire. C’est ce qui me plaît : prendre des risques. Ensuite, Mathieu Turi c’est un jeune réalisateur qui commence à être débauché par les Américains. Il a beaucoup de talents, il arrive à faire beaucoup de choses avec peu de moyens. J’ai hâte qu’il rencontre des producteurs à la hauteur de son talent. Qu’ils lui donnent toutes les possibilités pour qu’il exprime son talent à 100%.

Ne pas faire toujours la même chose, c'est ce qui m'excite le plus, dans mon métier...

Vous vous décrivez comme un élève timide étant jeune. Ayant grandi au Portugal, vous ne parlez pas français en revenant en France. Comment s’est donc passé votre scolarité en général ? 

Je n’étais pas très bon élève à l’école. Ma mère était femme de ménage. Elle n’était pas du tout dans ce métier. Je faisais des castings pour des magazines, au début. Parfois, des mercredi ou samedi on allait à Paris pour faire des castings. J’ai été pris un jour, j’ai assez vite travaillé. Ça s’est fait comme ça. J’ai vraiment réalisé que je faisais l’acteur quand j’étais adolescent. Après le bac, je ne me voyais pas du tout faire des études. J’ai réalisé qu’il y a que ça que je savais faire. C’est ça qui me fait plaisir : être comédien.

Comment avez-vous battu cette timidité ? On sait que comédie et timidité ne vont pas de paire.

Quand j’était petit, on rigolait beaucoup avec les copains. J’aimais faire rire. Ça ne s’explique pas trop, quand on a la comédie en soi. On se crée une petite bulle. J’avais l’habitude d’être devant la caméra. J’ai commencé à faire des cours de théâtre.

J’ai intégré les Cours Florent. Les rares fois où j’y allais, même si je travaillais dur, les professeurs voyaient la comédie en moi. Ils me poussaient. Moi de mon côté, je ressentais de l’adrénaline, du plaisir, à être sur scène. Et puis voir que l’on arrive à faire rire les gens c’est hyper excitant en fait. On comprend très vite le rythme qu’il faut avoir pour faire rire. Ça se fait naturellement.

En 2012, on vous voit au côté de votre amie Catherine, interprétée par Alex Lutz, dans l’émission « Le Petit Journal » diffusée sur Canal +. Pourquoi avoir choisi ce rôle de femme ?

Avec Alex, on a imité deux femmes dans la rue, sans aucunes moqueries bien sûr. Sans aucun jugement. Ce sont des clowns que l’on a créé , qui nous appartiennent. C’était très naturellement qu’on s’est imprégné de ce rôle. Il y a un côté féminin en nous qui a voulu s’exprimer, et qui a créé Catherine et Liliane.  

J'aimerais que l'on me propose le rôle d'un méchant ou d'un homme extrêmement violent. L'opposé de ce que je suis...

Vous interprétez depuis 2021, Gilles Vandraud, un policier dans la série HPI, diffusée sur TF1, tous les jeudi soirs. 

Il a fallu une certaine préparation pour ce rôle ? Ou alors vous êtes-vous mis dans la peau du personnage facilement ?

Pour HPI, on a pu avoir un intervenant, commandant de la PGI, qui aujourd’hui est à la retraite. Il s’appelle Franck Martin. Il nous a bien briefé sur ce qu’était la police judiciaire et je pense qu’on est assez crédible par rapport à ça. Ça nous a aidé à construire notre personnage, à voir comment ils se comportent au commissariat, et en dehors. Et malgré ce que l’on peut penser sur la police judiciaire, ce qu’ils traversent et ce qui se dit, ce sont des gens qui essayent de rester joyeux et de rigoler. Franck est souvent près de nous, même en ce moment pour la saison 3. Il a joué plusieurs fois dedans et ça nous a aidé, je pense, à rendre le personnage crédible et sincère.

Contrairement à HPI, pour « Petit Jésus » le costume a apporté 50%. Ça donne une prestance, ça aide beaucoup en tout cas.

Peut-on vous définir comme un challenger ?

Oui, j’essaye de l’être. J’aimerais que l’on me propose des choses encore plus différentes. J’espère que ça arrivera. Ne pas faire toujours la même chose, c’est ce qui m’excite dans mon métier.

Quel était le rôle le plus compliqué à jouer et pourquoi ?

Le Père Rémy dans « Petit Jésus ». J’ai donné beaucoup de choses en moi. C’était un personnage assez loin de moi, malgré la sensibilité que j’y met. Avec Julien (Rigoulot) on a beaucoup travaillé. C’était un travail de polissage assez intéressant.

Y a-t-il un rôle en particulier, que vous aimeriez/ rêveriez de jouer ?

Celui d’un méchant. On ne m’a jamais proposé ce rôle. Ou alors jouer un homme extrêmement violent. Quelque chose qui est à l’opposé de ce que je suis. Quelque chose sur lequel on ne m’attend pas.